La Belgique en émoi après l'émission-fiction de la RTBF
La Belgique n’existe plus, la Flandre s’est autoproclamée indépendante. C’est par ce dur constat, fictif mais presque plausible, que le spectateur wallon a été ébranlé ce soir. La Une-télé (RTBF) a interrompu ses émissions ce mercredi en début de soirée pour diffuser une "émission spéciale" annonçant que la Flandre avait déclaré son indépendance. L’émission de fiction excellemment préparée par la télévision francophone de service public a secoué le peuple wallon à la manière de la version de La Guerre des Mondes adaptée en radio par Orson Welles dans les années ’30.
Fiction
Site web saturé, rien sur le télétexte, rien ne permettait de comprendre l’interruption impromptue des programmes orchestrée sur La Une-télé. L’absence d’informations sur les autres chaînes, ne fut-ce que par un bandeau déroulant d’information, était toutefois un indice permettant de calmer les esprits. Tout comme certaines exagérations dans les reportages proposés.
Frisson
En attendant de longues minutes avant de dévoiler que la situation n’était que fiction, tant oralement que par un sous-titre, la RTBF a fait fort. Dans certains lieux publics, tels que les cafés, certains prenaient la chose très à cœur et n’osaient plus penser à demain.
Désarroi
Dans l’émission, il était question d’une Flandre autoproclamée indépendante, d’explosions de joie du côté des flamingants, de manifestations patriotiques improvisées, de désarroi chez les politiciens wallons, d’une fuite du roi Albert à l’étranger pour faire part de son désaccord à l’égard de la pseudo-décision unilatérale flamande.
Réactions
Des politiciens wallons et flamands, tels que les trublions Jean-Marie Dedecker et José Happart, ou des artistes, tels que les chanteuses Axelle Red et Annie Cordy ou le musicien Jean-Luc Fonck, réagissaient à chaud à la nouvelle, d’abord présentée comme un fait réel, dans une "émission spéciale", avec interventions de journalistes à l’extérieur, interviews en plateau ou en extérieur.
Reportages
Présentée comme étant en direct, l’émission était entrecoupée de reportages enregistrés sur les liens entre le Nord et le Sud du pays. Le public a fait part de son inquiétude pendant la diffusion de cette émission. Partout dans le sud du pays, l’incompréhension était générale avant que François De Brigode, présentateur de l'émission, ne dévoile explicitement qu'il s'agissait d'une fiction.
Déontologie
Si le sujet évoqué a le mérite d’imposer une réflexion importante (l’émission sera d’ailleurs suivie d’un débat ouvert aux téléspectateurs), la manière de le traiter n’est pas sans soulever d’autres questions déontologiques relatives aux responsabilités des journalistes dans leur mission d’informer. (belga/SC/LS)
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